Le groupe pharmaceutique Sanofi de nouveau ciblé pour entrave à la concurrence
Sanofi est sous le coup d'une enquête de la Commission européenne pour abus de position dominante au sujet de ses vaccins antigrippaux, quelques jours après avoir été condamné en France à une amende de 150 millions d'euros pour des pratiques anticoncurrentielles avec son anticoagulant Plavix. La société a promis de coopérer tout en respectant les règles en vigueur. Ce nouveau dossier complique la situation de Sanofi, qui a déjà connu des échecs en matière de développement de vaccins et d'autres défis économiques récents.

GUILLAUME SOUVANT - AFP/Archives
Sanofi est soupçonné par Bruxelles d'abus de position dominante au sujet de ses vaccins anti-grippaux. L'annonce intervient quelques jours après une amende historique en France pour le géant pharmaceutique français, dans un autre dossier d'entrave à la concurrence.
Le groupe a annoncé lundi à l'AFP qu'il était visé par une enquête de la Commission européenne sur "son comportement dans le secteur des vaccins contre lagrippe saisonnière".
Des perquisitions ont eu lieu lundi au siège du groupe en France et en Allemagne, a précisé Sanofi.
Il n'en a pas dit plus et a prévenu qu'il ne communiquerait pas au-delà de cette brève déclaration, promettant juste de collaborer avec Bruxelles et assurant avoir respecté les règles en vigueur.
De son côté, la Commission européenne n'a guère été plus loquace. Dans un communiqué publié peu avant la déclaration de Sanofi, elle a précisé, sans mentionner le nom du groupe, que ses investigations concernaient une éventuelle violation de la politique de concurrence de l'UE "qui interdit d'exploiter de manière abusive sa position dominante sur les marchés".
Si Bruxelles a pris soin de préciser que ses perquisitions ne signifient pas à ce stade que le groupe est réellement coupable de comportement anticoncurrentiel, cette annonce vient compliquer le tableau pour Sanofi au moment où il vient d'être condamné en France à une lourde amende dans ce domaine.
La justice française lui a enjoint fin septembre en appel de payer 150 millions d'euros à l'Assurance Maladie pour des pratiques anticoncurrentielles autour de son anticoagulant Plavix.
Aucun groupe n'a jusqu'alors été condamné à de tels dommages et intérêts envers la Sécurité Sociale, à part la laboratoire pharmaceutique français Servier dans le dossier du Mediator, un antidiabétique utilisé comme coupe-faim, à l'origine d'un des plus retentissants scandales de santé publique en France.
Sanofi, qui envisage un pourvoi en cassation, est accusé d'avoir mené pendant cinq mois une campagne de dénigrement à l'encontre de versions génériques de Plavix, à un moment où ce traitement allait voir ses droits tomber dans le domaine public au début des années 2010.
- Déconvenues -
Le dossier qui s'ouvre désormais concerne un domaine tout différent, celui des vaccins antigrippaux, l'une des grandes activités du groupe qui consacre une part très importante de ses revenus à la recherche et au développement.
Sanofi produit plusieurs vaccins qui sont largement administrés dans le cadre de campagnes annuelles de vaccination comme celle qui commencera en France le 14 octobre. Mais il n'est pas le seul. Parmi ses concurrents en la matière, figurent notamment l'américain Viatris ou l'australien CSL Seqirus.
L'un des vaccins antigrippaux de Sanofi a par ailleurs été l'objet d'une polémique de longue date avec certaines autorités sanitaires, notamment françaises. Baptisé Efluelda et spécifiquement destiné aux personnes âgées, il est censé être plus efficace pour cette tranche d'âge.
Mais les autorités sanitaires françaises ont longtemps jugé qu'il ne méritait pas d'être privilégié pour cette population au détriment d'autres vaccins anti-grippaux. Elles ont finalement changé d'avis au printemps, recommandant de privilégier Efluelda et un autre vaccin, le Fluad de CGL Sequirus, chez les plus vieux.
Plus largement, l'enquête de Bruxelles s'inscrit dans un contexte où Sanofi a multiplié les déconvenues depuis quelques années, dont l'échec de son vaccin anti-Covid arrivé trop tard sur le marché.
Dernièrement, le groupe a chuté en Bourse après des résultats jugés décevants pour un traitement contre ladermatite atopique une forme d'eczéma sur lequel il mise beaucoup. Les perquisitions menées lundi n'ont pas inquiété les investisseurs: l'action Sanofi a progressé mardi de 0,34%.
Le groupe a également été chahuté sur le plan politique dans le cadre de la cession partielle cette année de sa filiale qui produit le Doliprane, à base de paracétamol, à un fonds américain, sur fond d'inquiétude pour l'avenir d'un médicament consommé par un grand nombre de Français pour soulager la douleur et lafièvre

Concurrence: Sanofi visé par la Commission européenne pour abus de position dominante

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Lexique
Dans 90% des cas elle débute avant l'âge de 5 ans. Dans 80% des cas elle disparaît avant l'âge de 6 ans, mais peut être remplacée ou associée ultérieurement à d'autres manifestations allergiques, notamment respiratoires (asthme , rhino-conjonctivite allergique ).
soit sous l'effet d'un environnement chaud ou d'un travail musculaire intense en milieu chaud et humide (coup de chaleur) avec débordement des capacités d'adaptation de l'organisme (cutanées, respiratoires, cardio-vasculaires) ;
soit (fièvre) lors d'un processus infectieux, de la prise de certains médicaments (réaction allergique ou non)...
soit processus immunitaire avec libération de substances qui vont, au niveau cérébral, induire une réponse fébrile (ce même mécanisme peut être retrouvé lors de traumatismes ou autres troubles cérébraux).
L'hyperthermie maligne est définie par l'augmentation de la température du corps au-delà de 40°C, pouvant atteindre rapidement 43°C. Qu'elle survienne à la suite d'un effort musculaire intense ou lors d'une anesthésie ou de prises médicamenteuses..., elle se manifeste par des troubles de la conscience, une décontraction ou au contraire une rigidité musculaire, des sueurs abondantes, une accélération des rythmes respiratoire et cardiaque, une hypertension, une atteinte rénale, hépatique...
L'évolution d'une hyperthermie maligne peut être fatale par défaillance cardio-respiratoire.
Hyperthermie maligne peranesthésique : ensemble de manifestations exceptionnel, grave, mal connu, survenant lors d'anesthésies générales, induit par des anesthésiques et associant des symptômes non spécifiques tels qu'une :
élévation de la température centrale du corps > à 43°, l'augmentation du CO2 en fin d'expiration, associées à une hypertension artérielle ou une tension artérielle instable...,
une accélération des rythmes cardiaque (tachycardie ) et respiratoire (tachypnée),
une rigidité musculaire...
Le virus grippal présente la particularité d'avoir une grande variabilité antigénique, d'être extrêmement contagieux et d'être responsable, au cours d'épidémies ou de pandémies (épidémies mondiales dues à l'émergence d'une nouvelle souche de virus), d'une surmortalité, notamment chez les sujets fragiles (personnes âgées ou ayant une maladie sous-jacente).
Après une courte période d'incubation (1 à 3 jours après le contact), le syndrome grippal débute brutalement avec :
des signes généraux : fièvre élevée pouvant durer 5 jours, sensation de froid, frissons, céphalées, douleurs musculaires, douleurs à la mobilisation des yeux, sensation de malaise général...
des signes respiratoires qui augmentent en intensité progressivement : toux sèche, écoulement nasal avec parfois obstruction nasale, enrouement, parfois mal de gorge.
Complications de la grippe :
Elles sont principalement pulmonaires, pneumopathies dues directement à la grippe, ou secondaires à une surinfection bactérienne, ou encore aggravation d'un asthme (voir asthme aigu grave ), d'une bronchite chronique ...
Elles apparaissent plus fréquemment chez les sujets ayant une pathologie cardiaque, pulmonaire... préexistante, mais aussi chez les sujets immunodéficients ou au cours de la grossesse.
Rarement, c'est un tableau de grippe maligne survenant quelques jours après le début d'une grippe commune. Elle est due au virus lui-même : apparition d'un oedème pulmonaire avec insuffisance respiratoire aiguë et parfois complications cardiaques, hépatiques, rénales, ménigo-encéphalite. Elle est souvent mortelle et, en cas de survie, les séquelles sont la règle.
La meilleure prévention anti-grippale reste encore la vaccination. Elle confère une bonne protection lorsque les souches du vaccin sont proches des souches responsables de l'épidémie. Cette vaccination doit être renouvelée chaque année. Elle est proposée en priorité aux sujets à risque de développer une complication ainsi qu'à leur entourage.